Une enfant qui passe un scanner médical.
Les enfants ayant eu 4 scanners ou plus avant 18 ans ont plus de risques de développer des cancers, surtout s’ils ont moins de 6 ans. © Adobe Stock

On les utilise pour diagnostiquer une appendicite, une fracture ou encore un AVC. Les scanners médicaux, aussi appelés tomodensitométries (TDM), sont devenus des examens de routine dans de nombreux hôpitaux. Mais ces machines très précises exposent les patients à des rayonnements ionisants, et chez les plus jeunes, le danger n’est pas anodin. Plusieurs études alertent aujourd’hui sur les risques de cancer liés aux scanners médicaux, en particulier chez les enfants. Explications.

C’est un examen rapide, efficace, souvent indispensable. Le scanner médical permet d’obtenir une image en coupe du corps grâce à des rayons X.

Mais ces rayons, bien que très utiles, ne sont pas sans conséquences. Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), environ 10 millions de scanners sont réalisés chaque année en France. Et d’après certaines estimations, ces examens pourraient être responsables de jusqu’à 5 % des cancers diagnostiqués chaque année dans les pays industrialisés.

Enfants et scanners : une population plus fragile face aux rayonnements

Les enfants ne sont pas de petits adultes, surtout en matière de radioprotection. Leur organisme en développement est plus sensible aux rayonnements ionisants, et ils ont aussi une espérance de vie plus longue, ce qui augmente la probabilité de voir apparaître un cancer lié à l’exposition plusieurs années plus tard.

Une étude européenne d’envergure, l’étude EPI-CT, menée sur plus de 650 000 enfants, a montré qu’un scanner crânien (avec une dose moyenne de 38 mGy) pouvait entraîner un cas supplémentaire de tumeur cérébrale pour 10 000 enfants dans les 5 à 15 années suivant l’examen.

Et ce n’est pas tout. Une autre étude taïwanaise a révélé que les enfants ayant subi au moins 4 scanners avant 18 ans avaient un risque accru de développer des tumeurs intracrâniennes, des leucémies ou des lymphomes, en particulier s’ils étaient exposés avant l’âge de 6 ans.

Quels types de cancers sont concernés ?

Les rayonnements émis par les scanners peuvent favoriser plusieurs formes de cancers, en particulier :

Le lien entre exposition répétée et apparition de cancers, notamment chez les jeunes, est aujourd’hui scientifiquement établi, même si le risque individuel reste faible. En revanche, cumulé à l’échelle d’une population, ce risque devient un enjeu de santé publique majeur.

Des pratiques à faire évoluer

Face à ces constats, plusieurs recommandations s’imposent :

  • Limiter les examens non nécessaires : chaque scanner doit être justifié médicalement, surtout chez les enfants.
  • Privilégier des alternatives sans rayonnement quand c’est possible : IRM ou échographie.
  • Optimiser les doses utilisées : les professionnels doivent adapter la dose à l’âge et au poids du patient.
  • Mieux informer les familles : les parents doivent être conscients des risques potentiels pour pouvoir poser des questions et envisager les options.

En France, l’IRSN mène actuellement une surveillance à long terme avec sa cohorte « Enfant Scanner », afin de suivre l’état de santé de jeunes patients exposés aux rayonnements.

Faut-il fuir les scanners ?

Bien sûr que non. Ce sont des outils précieux, parfois vitaux. Mais comme tout acte médical, ils doivent être utilisés avec discernement. En particulier chez les enfants, où le rapport bénéfice/risque doit être soigneusement évalué. À l’avenir, l’objectif est clair : minimiser les expositions inutiles et mieux protéger les plus jeunes face aux risques cancérigènes des scanners médicaux.

À SAVOIR 

Un scanner abdominal peut exposer à 500 fois plus de rayons qu’une simple radio pulmonaire (environ 10 mSv contre 0,02 mSv), selon l’IRSN. D’où l’importance, surtout chez les enfants, de limiter les examens non indispensables et de privilégier des alternatives comme l’IRM ou l’échographie quand c’est possible.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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