Une femme en pleine crise de panique avec une grosse montée d'angoisses et de questions.
Aujourd’hui, l’anxiété n’est plus une simple condition placé au second plan mais une réelle pathologie, voire même le mal du siècle. © Adobe Stock 

Angoisse qui serre la poitrine, peur incontrôlable, stress permanent… Les troubles anxieux touchent de plus en plus de personnes. D’où vient cette anxiété pathologique ? Qui est le plus concerné ? Et surtout, comment la calmer ? On vous explique tout.

Ressentir du stress avant un examen ou un rendez-vous important, c’est normal. Mais quand cette sensation devient excessive, durable et difficile à contrôler, on parle de trouble anxieux. Selon l’Inserm, environ 20 % des Français seront concernés par un trouble anxieux au cours de leur vie. C’est donc loin d’être rare !

L’anxiété aiguë peut se manifester par une accélération du rythme cardiaque, des sueurs, des tremblements, ou encore une sensation d’étouffement. Certaines personnes peuvent même vivre des crises de panique, ces épisodes soudains où la peur atteint son paroxysme. Mais alors, pourquoi cette anxiété devient-elle parfois incontrôlable ?

Palpitations, souffle coupé, peur incontrôlable… Les troubles anxieux ne se ressemblent pas tous. Si certains se traduisent par un stress permanent qui accompagne la personne au quotidien, d’autres apparaissent sous forme de crises soudaines, souvent imprévisibles.

Mais ces épisodes d’angoisse aiguë peuvent aussi survenir à des moments récurrents : chaque matin avant d’aller au travail, tous les dimanches soir à l’approche de la semaine, ou encore face à certaines situations bien précises. Ainsi, les causes des troubles anxieux sont multiples et souvent combinées. Comme l’explique l’Assurance Maladie, elles peuvent être :

  • Biologiques : un déséquilibre des neurotransmetteurs (les messagers chimiques du cerveau). Notamment la sérotonine et la noradrénaline.
  • Psychologiques : un traumatisme passé, un stress prolongé ou une pression excessive peuvent déclencher ou aggraver ces troubles.
  • Génétiques : avoir des parents souffrant d’anxiété augmente le risque d’en développer soi-même.
  • Environnementales : la société actuelle, avec son rythme effréné et ses exigences de performance, favorise aussi l’apparition de l’anxiété.

En bref, ce n’est pas juste “dans la tête” ! C’est une réaction biologique et psychologique bien réelle.

L’anxiété généralisée : une inquiétude constante et épuisante

Le trouble anxieux généralisé se caractérise par une inquiétude excessive et persistante, souvent sans raison apparente. Chaque aspect du quotidien devient une source potentielle de stress : crainte de l’échec professionnel, peur pour la santé des proches ou anxiété face à l’avenir.

Cette anxiété chronique s’accompagne fréquemment de symptômes physiques tels que des tensions musculaires, des maux de tête, des troubles digestifs ou des difficultés à dormir. Contrairement à un stress ponctuel, cette sensation d’alerte permanente s’installe dans la durée et devient une véritable charge émotionnelle. La personne se sent continuellement « sur le qui-vive », comme si un danger imminent pouvait surgir à tout moment.

 Les crises de panique : des attaques soudaines et paralysantes

Une crise de panique se manifeste par une montée soudaine d’angoisse accompagnée de symptômes physiques intenses : palpitations, sensation d’étouffement, vertiges, tremblements, douleurs thoraciques et parfois une peur de mourir ou de perdre le contrôle. Ces attaques atteignent généralement leur intensité maximale en quelques minutes, avant de disparaître progressivement.

Bien que la crise elle-même soit de courte durée, ses conséquences peuvent perdurer. La personne vit souvent dans la crainte qu’une nouvelle attaque survienne, ce qui peut entraîner un comportement d’évitement de certains lieux ou situations. Ce cercle vicieux contribue à renforcer l’anxiété et limite considérablement la vie sociale et professionnelle.

Les phobies : des peurs incontrôlables face à des situations spécifiques

La phobie se distingue par une peur intense et irrationnelle déclenchée par un objet, un animal ou une situation particulière. Contrairement à une simple appréhension, cette peur provoque une réaction disproportionnée par rapport au danger réel.

Les phobies les plus courantes sont la peur des araignées (arachnophobie), de l’avion (aviophobie) ou des espaces clos (claustrophobie). D’autres, comme la phobie sociale, se manifestent par une crainte excessive du regard des autres, au point d’éviter les interactions sociales.

Cette anxiété peut limiter considérablement le quotidien. La personne met tout en œuvre pour éviter les situations redoutées, ce qui restreint parfois ses déplacements ou ses activités professionnelles et personnelles.

Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : des rituels pour apaiser l’anxiété

Le trouble obsessionnel-compulsif associe des pensées intrusives, appelées obsessions, à des comportements répétitifs, appelés compulsions. Ces gestes sont réalisés pour réduire l’anxiété, mais leur effet apaisant ne dure que temporairement. Rapidement, le besoin de répéter ces actions revient, créant un cycle difficile à briser.

Les obsessions peuvent concerner des thèmes variés : peur des microbes, crainte de commettre une erreur ou peur qu’un malheur survienne si certains gestes ne sont pas réalisés. Les compulsions prennent la forme de vérifications, de lavages répétitifs ou de comptages, qui peuvent occuper plusieurs heures par jour.

Si tout le monde peut être concerné, certaines catégories de personnes sont plus vulnérables. Selon l’Inserm, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. Cette différence pourrait s’expliquer par des facteurs hormonaux, mais aussi par une pression sociale plus forte. Notamment une charge mentale plus lourde, résultant de la gestion simultanée des tâches ménagères, du travail, de l’éducation des enfants, etc.

Les jeunes adultes, souvent confrontés à l’incertitude de l’avenir, et les seniors, parfois isolés ou confrontés à des problèmes de santé, sont également à risque. Sans oublier les personnes ayant un tempérament anxieux dès l’enfance.

Et contrairement à une idée reçue, l’anxiété ne touche pas que les personnes timides ou introverties. Même les individus perçus comme confiants peuvent en souffrir en silence. 

  • La relaxation et la respiration : respirer profondément peut sembler basique, mais c’est redoutablement efficace. La méthode de cohérence cardiaque (5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration, 6 fois par minute) aide à apaiser le système nerveux en quelques minutes.
  • La thérapie cognitive et comportementale (TCC) : c’est la méthode de référence pour traiter les troubles anxieux. Elle consiste à identifier et modifier les pensées négatives qui alimentent l’anxiété. En quelques semaines, les résultats sont souvent visibles.
  • L’activité physique : le sport libère des endorphines, ces hormones du bien-être qui agissent comme des antidépresseurs naturels. Une simple marche de 30 minutes par jour peut déjà faire la différence.
  • Une bonne hygiène de vie : réduire la consommation de café, d’alcool et de sucre, privilégier un sommeil régulier et adopter une alimentation équilibrée contribuent à stabiliser l’humeur.
  • Ne pas rester seul : parler de ses angoisses à un proche ou à un professionnel de santé permet de se sentir moins seul et de relativiser ses peurs. Le soutien social joue un rôle essentiel dans la gestion de l’anxiété.

Si l’anxiété devient envahissante au point de perturber le quotidien, n’attendez pas pour consulter un médecin ou un psychologue. Comme le rappelle l’Assurance Maladie, un traitement adapté, qu’il soit médicamenteux ou psychothérapeutique, permet de retrouver une vie plus sereine.

À SAVOIR 

Des études de l’Inserm montrent que le microbiote intestinal influence notre humeur via l’axe intestin-cerveau. Un déséquilibre de cette flore perturbe la production de sérotonine, une hormone clé dans la régulation de l’anxiété. 95 % de la sérotonine de notre corps est produite dans l’intestin. Cet organe est souvent présenté comme le deuxième cerveau du corps. Ce qui explique certaines réactions de votre organisme en cas de stress ou de peur…

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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