Un jeune homme qui achète ses boissons énergisantes en grande surface.
L’Anses rappelle que la caféine contenue dans une seule canette peut déjà atteindre la dose journalière maximale recommandée pour un adolescent, soit 100 mg par jour ! © Adobe Stock

On les voit partout : dans les rayons des supermarchés, les sacs à dos des ados, ou encore sur les comptoirs des bars. Les boissons énergisantes séduisent par leur promesse d’un regain d’énergie immédiat. Mais derrière ce marketing accrocheur se cachent des dangers bien réels pour la santé. Et pourtant, elles continuent de cartonner, surtout chez les jeunes. Alors, faut-il s’en méfier ? On fait le point.

Longtemps réservées aux sportifs et aux soirées très tardives, les boissons énergisantes ont envahi notre quotidien. Red Bull, Monster, Burn… ces canettes colorées sont devenues les alliées de ceux qui veulent “tenir le coup”.

Mais cette énergie en bouteille n’est pas sans conséquences. Accélération du rythme cardiaque, troubles du sommeil, crises d’anxiété… les effets secondaires sont de plus en plus documentés, au point d’inquiéter les professionnels de santé.

Quelle est la composition de ces boissons énergisantes ?

Derrière leur goût sucré et leur image branchée, les boissons énergisantes contiennent un cocktail d’ingrédients qui, pris en excès ou dans de mauvaises conditions, peuvent sérieusement mettre votre santé en danger. La plupart contiennent :

  • De la caféine : souvent deux à trois fois plus qu’un café classique.
  • De la taurine : un acide aminé censé “booster” les effets de la caféine.
  • Du guarana ou du maté : des plantes riches en caféine, parfois encore plus que le café lui-même.
  • Des sucres en grande quantité : parfois plus de 25 grammes par canette, soit l’équivalent de 6 morceaux de sucre.

C’est cette combinaison explosive qui peut faire grimper votre rythme cardiaque, vous empêcher de dormir… ou pire.

Fatigue + canette = une fausse bonne idée

Beaucoup consomment ces boissons en pensant qu’elles vont les “réveiller” ou les aider à rester concentrés. Sauf que l’effet est trompeur. Oui, vous vous sentez plus alerte pendant une heure ou deux, mais c’est un effet de masque. Votre corps est toujours fatigué, il le crie moins fort, c’est tout.

Et ensuite ? C’est le “crash” : fatigue amplifiée, troubles de l’humeur, baisse de la concentration. Comme un coup de mou… mais en pire.

Des effets sur le cœur et le cerveau

Selon une enquête de 60 Millions de consommateurs, les boissons énergisantes peuvent provoquer des effets indésirables parfois graves :

Des médecins alertent régulièrement sur ces symptômes, notamment dans les services d’urgence où certains jeunes arrivent après avoir enchaîné plusieurs canettes lors de soirées. En 2023, Santé publique France recensait plus de 250 cas d’effets secondaires sévères liés à ces boissons.

Et le drame peut frapper n’importe qui. En mars 2025, une mère a témoigné dans L’Indépendant de la mort brutale de son fils de 28 ans, victime d’un arrêt cardiaque. Son seul “excès” ? Trois boissons énergisantes dans la soirée…

Les ados et les jeunes adultes sont les plus grands consommateurs. Près d’un jeune sur deux de 15 à 25 ans en boirait régulièrement, selon une étude publiée par Santé Magazine. Et c’est justement chez eux que les risques sont les plus grands :

  • Leur système nerveux est plus sensible à la caféine.
  • Ils sont plus enclins à cumuler les risques : manque de sommeil, sport, alcool
  • L’association alcool + boisson énergisante est particulièrement dangereuse. Elle masque l’ivresse, augmente les risques de coma éthylique, de comportements à risque ou d’accidents.

Pas besoin de diaboliser ou de paniquer, mais quelques règles simples permettent de limiter les risques :

  • Évitez d’en boire tous les jours : réservez-les à des situations exceptionnelles, pas à vos pauses goûter.
  • Ne jamais les mélanger avec de l’alcool : l’effet “faux sentiment de contrôle” est trompeur et dangereux.
  • Pas avant le sport : contrairement à ce qu’on croit, elles n’améliorent pas vos performances. Au contraire, elles fatiguent votre cœur.
  • Pas le soir : la caféine peut rester active jusqu’à 6 heures après la consommation. Bonjour les nuits blanches.
  • Déconseillées aux mineurs, femmes enceintes et personnes souffrant de problèmes cardiaques.

Alors, les boissons énergisantes ne sont pas des poisons, mais elles doivent être consommées avec modération et en connaissance de cause. Le vrai danger, c’est de les banaliser, surtout chez les plus jeunes.

À SAVOIR

Depuis 2013, les boissons énergisantes font l’objet d’une surveillance renforcée en France via le dispositif national de nutrivigilance mis en place par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Dans un rapport publié en 2019, l’Anses a recensé plus de 200 cas d’effets indésirables suspectés d’être liés à la consommation de ces boissons, dont certains graves (troubles cardiaques, neurologiques et psychiatriques). 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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