Une femme qui a retrouvé un sommeil depuis qu'elle utilise l'implant Inspire pour traiter ses apnées du sommeil.
Chez les enfants, l’apnée du sommeil peut entraîner des troubles de l’attention, de l’apprentissage et un retard de croissance. © Adobe Stock

Fatigue chronique, ronflements tonitruants et réveils en sursaut… Et si un petit implant venait enfin mettre fin à l’apnée du sommeil ? Testé à Strasbourg, ce dispositif nommé Inspire promet un traitement des apnées du sommeil plus discret, plus efficace, et surtout, sans masque. On vous explique.

Vous vous réveillez plus fatigué qu’en vous couchant ? Votre entourage se plaint de ronflements assourdissants ? Il se pourrait que vous souffriez d’apnée obstructive du sommeil, un trouble respiratoire nocturne qui toucherait près de 3 millions de Français, selon l’Assurance Maladie.

En cause : un relâchement des muscles de la gorge qui bloque temporairement les voies respiratoires, plusieurs dizaines voire centaines de fois par nuit. À chaque pause, le cerveau réagit en urgence pour relancer la respiration, perturbant ainsi le sommeil profond. À la clé : fatigue chronique, somnolence en journée, et un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux et de diabète de type 2.

Jusqu’ici, un seul maître : le masque PPC

Pendant longtemps (et encore aujourd’hui), le traitement de référence de l’apnée du sommeil, c’est la PPC : la Pression Positive Continue. Une machine qui envoie de l’air via un masque pour maintenir les voies respiratoires ouvertes. 

C’est un traitement très efficace sur le papier. Mais il est loin d’être apprécié par tous les patients. Entre le masque qui serre le visage, le bruit de la machine, les fuites d’air qui assèchent les yeux ou les réveils du conjoint à cause des “pschitts”, beaucoup de malades jettent l’éponge. Selon une enquête relayée par Le Quotidien du Médecin, environ un tiers des utilisateurs abandonnent la PPC dans les premières années.

Alors pour ceux qui ne supportent ni le masque ni les alternatives comme l’orthèse mandibulaire, il fallait autre chose. 

L’implant de la dernière chance (et pas des moindres)

C’est là qu’intervient une innovation aussi discrète qu’ingénieuse : un implant qui stimule le nerf hypoglosse, autrement dit le nerf qui contrôle votre langue. Lors de l’inspiration, le dispositif envoie une impulsion douce qui pousse la langue vers l’avant, libérant les voies aériennes. Le tout est automatisé, synchronisé avec votre respiration, et surtout… invisible !

L’implant est inséré sous la clavicule lors d’une courte intervention chirurgicale (environ 1h30, avec deux nuits d’hospitalisation). Une électrode est positionnée près du nerf, et un capteur thoracique détecte les cycles respiratoires. Le traitement est activé un mois plus tard, avec un réglage sur-mesure. Selon Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce système, baptisé Inspire, a déjà conquis plus de 90 000 patients dans le monde.

Pour qui ?

Ce traitement n’est pas universel. Il s’adresse aux patients souffrant d’apnée obstructive modérée à sévère (15 à 50 apnées par heure), qui ne supportent pas la PPC ni l’orthèse mandibulaire. Il faut aussi :

Depuis juillet 2024, l’implant est remboursé par l’Assurance Maladie sous conditions. 

Et ça marche vraiment ?

Les données sont prometteuses. Plusieurs études cliniques, dont celles menées aux États-Unis, montrent une réduction de 68 % du nombre d’apnées et une nette amélioration de la qualité de vie. 

Les effets secondaires (légers picotements ou gêne passagère) restent rares et transitoires. Et surtout, fini le masque, les tuyaux, et les nuits en mode robot.

À SAVOIR 

L’apnée du sommeil ne fatigue pas que le corps… elle pèse aussi sur le moral. Les personnes qui en souffrent ont deux fois plus de risques de développer une dépression, selon une étude publiée dans la revue Sleep (Luyster et al., 2017).

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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