Au sortir de l’hiver, et d’un printemps résolument maussade, l’envie de soleil est irrésistible. Mais ses rayons cachent des dangers trop souvent insoupçonnés, dont les effets peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le long terme. Insolations, déshydratation, poussées d’acné, allergies, cancers… Ma Santé vous explique comment passer un été sous le soleil, mais sans prendre de coups !
Saviez-vous que l’on a tous un capital soleil à la naissance ? Mais que ce capital, malheureusement non renouvelable, est souvent déjà réduit de moitié à l’arrivée à l’âge adulte ?
L’envie de soleil n’a jamais été aussi forte, après de longs mois de grisaille. On veut être dehors, et profiter des multiples bienfaits de l’astre solaire, qui, pêle-mêle, a des vertus sur la production de vitamine D, stimule les hormones du bonheur, agit sur la pression artérielle, limite la fatigue oculaire, protège notre système immunitaire…
Mais si le soleil est essentiel à notre bonne santé physique et morale, il ne faut pas oublier, à l’heure de la grande ruée vers les plages, qu’une exposition prolongée à ses rayons peut causer de gros dégâts à court, moyen et long terme. Insolations, coups de soleil, allergies, déshydratation… La rédaction de Ma Santé passe en revue tout ce qui vous menace loin de l’ombre du parasol, des petits maux faciles à éviter… aux risques graves dont on doit se prémunir dès l’enfance.
Dangers du soleil : « faire appel au bon sens »
En France, 100 000 nouveaux cas de cancer de la peau sont en effet détectés chaque année, selon Santé publique France. Un chiffre « en constante augmentation depuis 50 ans avec +2% de nouveaux cas détectés tous les ans entre 2010 et 2023 », livre le Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues, qui précise que « 80% de ces cancers de la peau sont liés à une surexposition au soleil ».
Et pourtant, « certains cancers peuvent être évités en se protégeant la peau du soleil », assure le Dr Isabelle Baratte, dermatologue à Champagne-au-Mont-d’Or. « Être exposé aux UV, même si ce n’est pas volontaire, provoque les mêmes conséquences que le fait de bronzer volontairement durant plusieurs heures. Le tout premier conseil est donc de faire appel au bon sens ».
Le dernier sondage du SNDV sur ‘’les Français et la protection solaire’’ pointe pourtant le manque d’assiduité général : « 74% des Français déclarent ne pas se protéger systématiquement du soleil dans le cadre de leurs activités de loisirs ou sportives en extérieur. Malgré les recommandations, une grande majorité de Français considérés à risque ne sont pas encore systématiquement exemplaires. À peine 1/3 des personnes à risque (phototype clair, nombreux grains de beauté, coups de soleil dans l’enfance) se protègent, et parmi ceux qui ont des antécédents familiaux, seuls 42% se protègent ! ».
Les petits bobos d’une surexposition au soleil
Le coup de soleil
L’incontournable de l’été, j’ai nommé … Le coup de soleil ! Sous le soleil ardent, la peau peut subir des brûlures plus ou moins intenses. Provoquées en moins de 15 minutes par les rayons UV, ces rougeurs peuvent être handicapantes si vous n’en prenez pas soin. Un simple coup de soleil, sans gravité, ne vous laissera pas de séquelles irréversibles. Toutefois, votre quota de soleil pour la partie touchée est brûlé. Au programme de la fin de journée : douche froide et crème apaisante !
Ne vous découvrez pas au soleil tant que la peau ne s’est pas régénérée car vous vous exposez à des complications. Une brûlure au deuxième degré ou au troisième degré est vite arrivée. Des bulles se forment et peuvent laisser des cicatrices disgracieuses.
La poussée d’acné
Contrairement aux idées reçues, le soleil n’est pas un bon remède pour se débarrasser des boutons. Bien que le soleil assèche les pores et détruise ainsi, au passage, quelques comédons, il a surtout le pouvoir d’épaissir la peau. Cette hypertrophie de l’épiderme empêche le sébum de s’échapper et laisse aux boutons la chance de se former. Hydratez votre peau sans modération et n’abusez pas du soleil !
L’insolation
Sous un soleil brûlant, surtout sans y être préparé, gare au fameux coup de chaud, susceptible d’être dangereux. Coup de soleil sur la tête et la nuque, sensation de chaleur intense au visage, maux de tête… L’insolation peut aussi entraîner de la fièvre, des vomissements et peut aller jusqu’au malaise. Dès les premiers symptômes, agissez vite ! Buvez de l’eau, mettez-vous à l’abri du soleil et évitez ensuite l’exposition aux heures les plus chaudes (11h – 16h).
Les risques du soleil sur notre peau
Le vieillissement de la peau
Bien que le soleil nous offre un teint parfait, il ne nous assure pas de beaux jours. Les rayons UV du soleil pénètrent en profondeur dans l’épiderme et détruisent le collagène utile à la régénération de la peau. Des taches brunes (taches actiniques) peuvent apparaître, suseptible d’être des lésions précancéreuses. Toutes ne dégénèrent pas mais elles peuvent être à risque. Pour prévenir de ces taches et éviter les rides, la perte d’élasticité et la sécheresse de la peau, il faut user et abuser de l’indice 50, à répéter après chaque baignade. Contrairement aux idées reçues, cela n’empêche pas d’obtenir un teint hâlé. On préserve donc l’esthétique et la santé !
La lucite
Si l’allergie au soleil touche majoritairement les femmes, messieurs, vous n’êtes pas à l’abri ! Décolleté, bras, dos, épaules, dos des pieds ou encore arrière-cuisses, à chaque exposition aux rayons UV, l’allergie au soleil provoque des plaques rouges assorties de petits boutons qui démangent. Généralement, les symptômes disparaissent naturellement au bout de quelques jours. Toutefois, on observe deux formes de lucite, l’une estivale, l’autre chronique.
- Lucite estivale bénigne (LEB) : Elle persiste pendant plusieurs jours, mais s’atténue avec le bronzage. Elle réapparaît chaque année tant que la peau est exposée au soleil.
- La lucite polymorphe : avec les mêmes symptômes que la LEB, elle apparaît après une courte exposition au soleil. Elle s’atténue à l’ombre mais devient chronique.
Les cancers de le peau : les rayons UV majoritairement en cause
Le carcinome
Sous la forme de plaque légèrement rosée ou d’un bouton perlé, le carcinome est le cancer de la peau le plus courant. Rarement dangereux, il survient généralement chez les jeunes adultes âgés de 35 à 40 ans. Bien que l’exposition excessive au soleil en soit la principale cause, le risque n’est pas le même pour tout le monde. Les peaux claires, qui ont du mal à bronzer et souffrent facilement de coups de soleil, sont particulièrement exposées à un risque de carcinome. Par ailleurs, on distingue deux types de carcinomes présentant différents niveaux de risque.
- Le carcinome basocellulaire cutané (CBC) : la forme la moins dangereuse puisque ce cancer se présente sans métastase. Néanmoins, la chirurgie locale pour retirer les tissus cancéreux peut être « délabrante ».
- Le carcinome épidermoïde cutané (CEC) : également appelé carcinome spinocellulaire, ce cancer de la peau, contrairement au CBC, se métastasent. Il est donc dangereux et nécessite des traitements plus lourds.
Le mélanome
Les rayons du soleil sont à l’origine de la grande majorité des mélanomes. Une exposition excessive durant l’enfance, marquée par des coups de soleil, accroît considérablement le risque de développer ce cancer à l’âge adulte. Dans 80 % des cas, les mélanomes se développent à partir de grains de beauté préexistants. Le reste du temps, l’apparition de taches marrons voire noires doit vous alarmer. Si vous observez des changements, des taches brunes, ou des grains de beauté que vous n’aviez pas avant, il est impératif de consulter un spécialiste.
Pour s’auto-dépister et ce de façon annuelle, il faut suivre la règle ABCDE :
Asymétrie
Bords irréguliers (étoile)
Couleur hétérogène (plusieurs)
Diamètre inférieur à six centimètres
Évolutif
À SAVOIR
Les rayons UV peuvent gravement endommager les yeux. Selon l’OMS, environ 20 % des cataractes sont dues à l’exposition solaire. Les ophtalmies et la kératite, des inflammations de la cornée, peuvent aussi survenir. Portez toujours des lunettes de soleil adaptées.