Vous mangez à votre faim ? C’est bien. Mais votre cerveau, lui, a-t-il ce qu’il lui faut pour bien fonctionner ? Selon plusieurs experts, près de 80 % des gens ont un cerveau dénutri, un chiffre qui interpelle, surtout à l’ère des superaliments et des régimes à la mode. Et si, malgré les apparences, nous étions tous un peu… carencés du cerveau ?
On pense souvent à la dénutrition comme une silhouette maigre ou un ventre vide. Mais il existe une forme bien plus sournoise de carence : celle qui touche directement notre cerveau. Et là, surprise, huit personnes sur dix seraient concernées, selon des estimations relayées notamment par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation).
On mange, oui, mais mal. Et notre matière grise, elle, trinque.
Une assiette bien remplie, mais un cerveau vide ?
Notre société moderne regorge d’aliments ultra-transformés, riches en calories, pauvres en nutriments. Résultat : notre cerveau est sous-alimenté, même si notre estomac est plein.
Le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur en psycho-nutrition, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, “la majorité des personnes souffrant de troubles dépressifs présentent une carence en micronutriments essentiels, notamment la vitamine D.”
Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. Plusieurs études françaises et internationales le confirment. Une alimentation déséquilibrée altère la production de neurotransmetteurs, ces petits messagers chimiques qui régulent nos émotions, notre attention et même notre mémoire.
Dénutrition cérébrale : les symptômes qui ne trompent pas
Contrairement à la dénutrition classique, celle du cerveau ne se voit pas. Mais elle se ressent.
- Fatigue persistante malgré un bon sommeil
- Difficultés de concentration
- Troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété, déprime)
- Perte de motivation
- Oublis fréquents
Ces signes peuvent être liés à un déficit en oméga-3, en fer, en vitamines B, D, C ou encore en magnésium, tous indispensables au bon fonctionnement cérébral.
Pourquoi 80 % des gens ont un cerveau dénutri ?
Un mode de vie trop moderne qui joue en notre défaveur
C’est un chiffre qui fait froid dans le dos : 8 personnes sur 10 auraient un cerveau en manque de nutriments. Ce chiffre repose sur une compilation de données issues de rapports de l’ANSES, de l’Inserm et d’études menées sur la nutrition et la santé mentale en France.
Comment en est-on arrivé là ?
- Alimentation trop industrielle : plats préparés, sodas, snacks… tout cela remplit l’estomac, mais pas le cerveau.
- Carences multiples : en particulier en oméga-3 DHA, vitamine D et vitamines du groupe B, cruciales pour la mémoire et l’équilibre émotionnel.
- Mode de vie sédentaire et stressé : le stress chronique épuise nos réserves en magnésium et augmente les besoins en nutriments.
Les nutriments essentiels pour un cerveau en pleine forme
La dénutrition cérébrale n’est pas une fatalité. Mais quelques alliés nutritionnels sont à remettre dans votre assiette :
- Les oméga-3 DHA : ils boostent la mémoire, l’attention et l’humeur. Ces oméga sont dans les poissons gras (saumon, sardine, maquereau), mais aussi dans certaines huiles (lin, colza, noix).
- La vitamine D : indispensable au système nerveux, elle est aussi liée à la prévention de la dépression. On la synthétise avec l’exposition au soleil, mais en hiver ou en cas de carence, une supplémentation peut être recommandée.
- Les vitamines B (B6, B9, B12) : elles participent à la production de la dopamine et de la sérotonine, les hormones du bonheur. Présentes dans les œufs, les légumineuses, les produits laitiers et les légumes verts.
- Le magnésium : anti-stress naturel, il favorise la relaxation du cerveau. Présent dans les oléagineux (amandes, noix), le chocolat noir, les fruits de mer et les céréales complètes.
- Les antioxydants : ils protègent les neurones du stress oxydatif. On les trouve dans les fruits rouges, le thé vert, le curcuma ou encore les légumes colorés.
Et si tout commençait dans l’assiette ?
Les dernières recherches en neuro-nutrition confirment que l’alimentation influence directement notre santé mentale. Une étude publiée dans The Lancet Psychiatry (2015) estime que les troubles psychiatriques pourraient être prévenus, en partie, par une meilleure alimentation. Alors, non, manger sain ne résoudra pas tous les problèmes de santé mentale. Mais cela reste une base incontournable.
Et, dire que 80 % des gens ont un cerveau dénutri n’est pas une exagération. C’est une réalité mesurée, documentée, et surtout, réversible.
À SAVOIR
Selon une étude de l’ANSES, près de 80 % des régimes amaigrissants observés chez les femmes adultes induisent une carence en fer. Or, ce minéral est essentiel pour que notre cerveau fonctionne à plein régime : il transporte l’oxygène et aide à fabriquer les neurotransmetteurs. Sans lui, bonjour fatigue, trous de mémoire et moral en berne…