Maladie associée aux grandes traversées maritimes du XVIIIᵉ siècle, le scorbut semblait appartenir au passé. Pourtant, cette affection causée par une carence sévère en vitamine C réapparaît dans certains pays, y compris en France. Comment expliquer ce retour et comment prévenir cette maladie évitable ? Explications.
Le retour du scorbut nous rappelle que même dans des pays développés, des maladies associées à la pauvreté ou à des carences alimentaires peuvent réapparaître.
Selon une étude The Lancet, 288 cas de scorbut auraient été recensés en France entre 2018 et 2023, principalement chez des enfants vivant sur le sol métropolitain. Les populations précaires sont les premières touchées, principalement par méconnaissance de conseils simples à appliquer au quotidien.
Adopter une alimentation équilibrée et variée reste la clé pour prévenir non seulement le scorbut, mais aussi de nombreuses autres carences. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé en cas de doute sur vos apports nutritionnels.
Le scorbut : c’est quoi au juste ?
Le scorbut est une maladie due à une insuffisance prolongée de vitamine C, ou acide ascorbique. Cette vitamine, essentielle pour notre organisme, participe à la production de collagène, une protéine clé pour la santé des tissus, des vaisseaux sanguins et des os. En l’absence de vitamine C – connue pour sa participation au bon fonctionnement des défenses de l’organisme – une série de symptômes graves est susceptible d’apparaître :
- Fatigue intense
- Douleurs musculaires et articulaires
- Saignements des gencives
- Ecchymoses spontanées
- Cicatrisation lente des plaies
Si elle n’est pas traitée, la maladie peut mener (rarement) à des complications graves et, dans les cas extrêmes, être fatale.
Scorbut : pourquoi cette maladie disparue refait-elle surface ?
La résurgence du scorbut peut sembler étonnante dans un monde où les fruits et légumes riches en vitamine C, comme les agrumes, les kiwis ou les poivrons, sont facilement accessibles. Cependant, plusieurs facteurs contribuent à ce retour :
- Une alimentation déséquilibrée : Certaines populations en situation de précarité ou suivant des régimes alimentaires restrictifs (comme les régimes extrêmes ou déséquilibrés) peuvent être à risque.
- Troubles psychiatriques ou alimentaires : Certaines personnes souffrant d’anorexie ou d’autres troubles peuvent négliger leur apport en vitamine C.
- Isolement social : Les personnes âgées ou isolées peuvent avoir un régime alimentaire insuffisant en nutriments essentiels.
Santé publique France a d’ailleurs rapporté des cas de scorbut dans des populations vulnérables, soulignant l’importance d’une meilleure prévention nutritionnelle.
Scorbut : qui est concerné ?
Le scorbut concerne les populations précaires ou isolées, mais pas que :
- Les personnes en précarité : une alimentation pauvre en fruits et légumes frais, souvent remplacés par des produits ultra-transformés, favorise les carences.
- Les personnes isolées : les personnes âgées ou socialement isolées, qui cuisinent peu ou manquent de diversité alimentaire, sont particulièrement exposées.
- Les personnes souffrant de troubles alimentaires : les régimes restrictifs ou les troubles comme l’anorexie augmentent les risques.
- Certains modes de vie modernes : les étudiants ou professionnels comme les chauffeurs routiers, souvent dépendants de repas rapides et déséquilibrés, peuvent développer des carences.
Le scorbut peut toucher toute personne négligeant la consommation de produits riches en vitamine C. Une alimentation variée et équilibrée est donc nécessaire pour bien se protéger.
Scorbut : comment prévenir la maladie ?
La bonne nouvelle, c’est que le scorbut est facilement évitable grâce à un apport suffisant en vitamine C. Quelques recommandations s’imposent :
- Consommez des aliments riches en vitamine C : privilégiez les agrumes, les baies, les légumes verts, et les poivrons dans votre alimentation quotidienne.
- Évitez les excès d’aliments ultra-transformés : ils sont souvent pauvres en micronutriments essentiels.
- Surveillez les populations à risque : les proches de personnes âgées ou isolées doivent s’assurer qu’elles disposent d’une alimentation variée.
En cas de diagnostic de scorbut, le traitement est simple et efficace : une supplémentation en vitamine C permet une rémission rapide, généralement en moins de deux semaines. Néanmoins, une prise en charge précoce est essentielle pour éviter des séquelles à long terme.
À SAVOIR
En France, la précarité alimentaire, causée par l’inflation, favorise le retour de maladies comme le scorbut et le rachitisme. Il s’agit d’un enjeu de santé publique.
