Une vieille dame en pyjama avec un masque de nuit.
Les changements physiologiques liés à l'âge peuvent affecter la façon dont le corps traite l'énergie et donc ils peuvent se sentir plus fatigués. © Adobe Stock

Avec l’âge, nombreux sont ceux qui remarquent une fatigue plus fréquente ou plus intense. Mais est-ce une fatalité ? Faut-il nécessairement blâmer les années qui passent ? Et, surtout, peut-on ralentir le phénomène ? Éléments de réponse. 

Nous connaissons tous cette impression : à mesure que les années avancent, la fatigue semble s’installer plus vite. Une randonnée autrefois facile devient épuisante, une soirée animée demande plus de récupération. Mais est-ce vraiment l’âge en lui-même qui nous épuise ?

Pas si vite. Si le vieillissement est un facteur, il n’agit jamais seul. D’autres éléments, comme les maladies, le mode de vie ou même l’état psychologique, jouent en effet un rôle clé. 

Pourquoi le vieillissement fatigue le corps ?

Avec l’âge, le corps subit des changements biologiques normaux qui peuvent expliquer une part de la fatigue ressentie. Parmi eux :

  • La diminution de la masse musculaire : à partir de 30 ans, on perd naturellement entre 3 % et 8 % de masse musculaire par décennie, selon Santé publique France. Ce phénomène, appelé sarcopénie, rend les efforts physiques plus éprouvants. 
  • Un métabolisme plus lent : le vieillissement ralentit les processus métaboliques. Résultat ? Une moindre capacité à récupérer rapidement après un effort.
  • La baisse de production d’hormones : avec le temps, les hormones comme la mélatonine (qui régule le sommeil) ou la testostérone (importante pour l’énergie) diminuent, ce qui peut impacter directement notre niveau d’énergie.

En revanche, bien que ces changements soient normaux, ils n’expliquent pas toute la fatigue.

Un sommeil de moins bonne qualité

On le sait : le sommeil est essentiel pour recharger les batteries. Or, en vieillissant, il devient plus difficile de profiter d’un sommeil réparateur. En cause :

  • Des réveils nocturnes plus fréquents, dus à des douleurs articulaires, des envies d’uriner (souvent liées à une hypertrophie bénigne de la prostate chez l’homme ou à des troubles urinaires chez la femme), ou encore des apnées du sommeil.
  • Une phase de sommeil profond réduite : Le sommeil devient plus léger, donc moins récupérateur.

Près de 50 % des plus de 65 ans déclarent souffrir de troubles du sommeil, selon l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV).

Les maladies chroniques

Avec l’âge, le risque de développer des maladies chroniques augmente, et celles-ci peuvent être de grandes consommatrices d’énergie. Les pathologies les plus souvent impliquées dans la fatigue sont :

  • Le diabète : une glycémie mal contrôlée entraîne des pics et des chutes d’énergie.
  • Les maladies cardiovasculaires : une mauvaise circulation sanguine peut priver les muscles et le cerveau d’oxygène.
  • L’arthrose : les douleurs constantes fatiguent à la fois physiquement et mentalement.
  • La dépression : souvent sous-diagnostiquée chez les seniors, elle se manifeste fréquemment par une grande lassitude.

Selon l’Inserm, plus de 60 % des personnes âgées de plus de 65 ans vivent avec une maladie chronique.

Un mode de vie sédentaire

Quand le corps bouge moins, il s’épuise… plus vite ! La sédentarité, qui touche particulièrement les seniors, réduit la capacité cardio-respiratoire, ce qui rend les efforts plus difficiles.

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande aux seniors de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour. Marcher, jardiner, ou même danser peut suffire à retrouver de l’énergie.

Une alimentation adaptée

Favorisez les aliments riches en fer (viande rouge, lentilles), en vitamines B (céréales complètes, œufs) et en oméga-3 (poissons gras). Limitez les sucres rapides qui provoquent des coups de barre après leur consommation. De même pour les plats “tout-prêt” bourrés de graisse saturée et d’excès de sel. 

Le saviez-vous ? Une légère carence en fer, fréquente chez les seniors, peut être responsable d’une fatigue persistante.

Maintenir une activité physique régulière

Même une marche quotidienne de 20 minutes peut réduire considérablement la sensation de fatigue en boostant la circulation sanguine et en renforçant les muscles. 

Alors, sortez profiter de l’air frais pour vous dégourdir les jambes !

Soigner son sommeil

On ne le répétera jamais assez, mais le sommeil est un temps beaucoup trop important pour le négliger. Bien qu’aujourd’hui un bon sommeil soit trop souvent placé au second plan, il ne faut pas oublier son rôle fondamental de récupération pour le corps ! 

Alors, pour optimiser les bienfaits du sommeil, établissez une routine avec une heure de coucher et de lever fixes. Évitez aussi les écrans avant le coucher. La lumière bleue nuit à la qualité du sommeil. Adieu le feuilleton du soir, dites bonjour aux activités plus relaxantes comme la lecture ou la méditation

Si la fatigue devient chronique ou inexplicable, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Il pourra dépister une éventuelle carence, une pathologie sous-jacente ou proposer des solutions adaptées.

Alors, si l’âge peut influencer la fatigue, il n’en est pas la seule cause. Le vieillissement agit souvent comme un “amplificateur” de problèmes existants : maladies chroniques, troubles du sommeil, manque d’activité… Heureusement, en adoptant de bonnes habitudes de vie et en surveillant sa santé, il est tout à fait possible de préserver son énergie, même à 70 ou 80 ans. Parce que finalement, ce n’est pas l’âge qui compte, mais la manière dont on le vit ! 

À SAVOIR 

Chez les séniors, le besoin de dormir plus souvent peut parfois cacher des troubles comme l’hypersomnolence, avec une fatigue tenace malgré une bonne nuit de sommeil. La somnolence diurne excessive, plus courante avec l’âge, se traduit par des envies irrésistibles de dormir en pleine journée. Alors, comment faire la différence entre une sieste bien méritée et un véritable trouble de l’hypersomnolence ?

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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