Une petite fille, rejette sa nourriture, elle souffre de troubles de l’oralité. Cela peut compliquer la diversification alimentaire et impacter l’équilibre nutritionnel.
5 à 10 % des enfants souffrent de troubles de l’oralité sévères nécessitant un accompagnement spécialisé. © Freepik - gpointstudio

Manger est un acte naturel qui semble inné, mais pour certaines personnes, il peut devenir un véritable défi. Difficulté à accepter certaines textures, rejet de morceaux, réflexe nauséeux exacerbé… Les troubles de l’oralité alimentaire touchent autant les nourrissons que les adultes et peuvent fortement impacter la qualité de vie. Ces troubles sont souvent liés à des sensibilités sensorielles ou des difficultés neurologiques, nécessitant une approche adaptée. Comment les détecter ? Quels facteurs favorisent leur apparition ? Et surtout, comment éviter qu’ils ne s’installent ?

Lorsqu’un enfant refuse catégoriquement certains aliments, crache les morceaux ou présente un réflexe nauséeux exagéré, il ne s’agit pas forcément d’un simple caprice.

Ces comportements peuvent être le signe d’un trouble de l’oralité alimentaire, une difficulté qui touche de nombreux enfants et adultes. Souvent mal compris, ces troubles peuvent entraîner des carences et des complications psychologiques s’ils ne sont pas pris en charge précocement.

Qu’est-ce que le trouble de l’oralité ?

Les troubles de l’oralité désignent l’ensemble des difficultés liées à la mise en bouche, à la mastication et à la déglutition des aliments. Ces troubles peuvent être d’ordre sensoriel, moteur ou psychologique. Ils se manifestent par :

  • Un refus de certains types d’aliments (textures, températures, goûts spécifiques).
  • Une hypersensibilité orale (réactions exagérées aux textures ou aux saveurs).
  • Une hyporéactivité (manque de réponse aux stimuli alimentaires, pouvant entraîner des fausses routes).
  • Une mastication insuffisante ou une incapacité à avaler correctement.

De l’enfance à l’adulte : qui souffre des troubles de l’oralité ?

Les troubles de l’oralité peuvent toucher divers profils :

Pourquoi certains développent-ils des troubles de l’oralité ?

Différents éléments peuvent favoriser l’apparition de troubles de l’oralité :

  • Facteurs médicaux : reflux gastro-œsophagien, anomalies anatomiques, troubles neurologiques.
  • Facteurs sensoriels : hypersensibilité ou hyporéactivité aux textures et températures.
  • Facteurs environnementaux : diversification tardive, expériences alimentaires négatives, stress parental.
  • Facteurs psychologiques : anxiété, trouble du lien parent-enfant, association négative avec l’alimentation.

Diversification alimentaire : un bouclier contre les troubles de l’oralité

Introduire une variété d’aliments dès les premiers mois est essentiel pour éviter les refus alimentaires et développer une bonne tolérance aux textures.

Éveiller les sens pour prévenir les troubles de l’oralité alimentaire

L’exposition progressive aux textures et aux odeurs peut aider à prévenir les hypersensibilités alimentaires :

Créer un environnement serein

Un environnement calme et une approche bienveillante sont essentiels pour éviter les tensions autour de l’alimentation :

  • Éviter les distractions comme les écrans pour favoriser l’attention sur le repas.
  • Instaurer une routine et des repas à horaires réguliers.
  • Ne pas forcer l’enfant à manger mais proposer plusieurs fois un même aliment sous différentes formes.

Troubles de l’oralité : quand et pourquoi consulter un spécialiste ?

Lorsqu’un trouble de l’oralité est installé, une prise en charge précoce est essentielle. Plusieurs professionnels peuvent intervenir :

Exercices pratiques pour surmonter les troubles de l’oralité

Certains exercices permettent d’améliorer la tolérance aux textures et de renforcer la motricité orale :

  • Éviter les distractions comme les écrans pendant les repas pour favoriser la concentration sur l’acte de manger et les sensations associées.
  • Instaurer une routine avec des repas à horaires réguliers pour créer un cadre rassurant autour de l’alimentation.
  • Ne pas forcer l’enfant à manger mais proposer plusieurs fois un même aliment sous différentes formes. Il peut falloir jusqu’à 15 expositions avant qu’un enfant n’accepte un nouvel aliment.
  • Manger en famille et montrer l’exemple en consommant une variété d’aliments avec plaisir.
  • Impliquer l’enfant dans la préparation des repas pour susciter son intérêt et sa curiosité envers les aliments.

Repas sur mesure : comment adapter l’alimentation ?

L’adaptation de l’alimentation est cruciale pour les personnes souffrant de troubles de l’oralité :

  • Pour les enfants ayant une faible motricité orale, éviter les aliments trop secs ou difficiles à mâcher. Privilégier des textures fondantes ou des purées épaisses.
  • Jouer sur les températures et les épices pour stimuler les papilles des personnes peu sensibles aux goûts. Cela peut inclure l’ajout de saveurs plus prononcées ou des contrastes de température dans un même plat.
  • Tester différentes présentations comme des bâtonnets de légumes, des purées épaisses, ou des bouchées fondantes pour faciliter l’acceptation des aliments. La présentation visuelle peut grandement influencer l’acceptation.
  • Introduire de nouveaux aliments en les associant à des saveurs déjà appréciées pour créer des ponts gustatifs positifs.
  • Respecter les préférences tout en encourageant doucement l’exploration de nouvelles saveurs et textures.

Les troubles de l’oralité ne doivent pas être sous-estimés. S’ils sont détectés tôt et pris en charge avec des stratégies adaptées, il est possible de limiter leurs effets et d’améliorer considérablement la qualité de vie des personnes concernées.

La prise en charge des troubles de l’oralité nécessite une approche globale, impliquant à la fois la prévention, l’adaptation de l’environnement alimentaire et, si nécessaire, l’intervention de professionnels spécialisés.

À SAVOIR

Attendre trop longtemps avant de proposer des textures variées peut rendre l’apprentissage de la mastication plus difficile. Selon les recommandations, il est idéal d’introduire des morceaux fondants dès 6 à 8 mois, car l’enfant est alors dans une phase où il explore activement avec sa bouche. Une introduction trop tardive peut entraîner une peur des morceaux et un rejet alimentaire durable.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentHyperactivité vésicale : mais pourquoi a-t-on aussi souvent envie de faire pipi ?
Article suivantGranité glacé en été : un vrai risque pour les enfants ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici